vendredi 9 novembre 2012

La Scénographie


L'espace scénique sera un espace complètement révélé, exposé, propre, contrôlable. Il sera composé de catelles blanches au sol, de néons descendus à mi-hauteur. Nous serons dans un espace privé mais qui reprendra des éléments évoquants tant le supermarché que l'hôpital (dans le texte, seuls lieux autres que l'appartement où ils vivent). 

La dimension d'espace privé sera représentée par une cuisine, un espace où il y aura durant toute la représentation, préparation de nourriture, l'idée étant qu'il y ait du quotidien sur le plateau, une répétition d'actions, des bruits, des sensations. Ce qui renvoie au journal intime.
La scénographie s'articulera sur le même mode que le texte.

Un être central qui est comme hors de ce qu'il vit. Un espace conscient et un espace inconscient.
Je veux partir d'un espace qui semble ne pas pouvoir évoluer, qui est déterminé. Nous utiliserons des panneaux de carton alvéolé pour recréer une boîte dans la boîte noire du théâtre. Sans être explicite, ce matériau pourra évoquer les tatamis et l'univers sobre des maisons japonaises. Peu à peu et en lien avec les articulations dramaturgiques, les matières organiques et la nourriture vont investir l'espace. Nous allons travailler avec de la vidéo, principalement en filmant en direct ce qui se passe sur le plateau, en jouant avec les perceptions en donnant d'autres échelles de grandeur aux personnages, à leur peau, leurs yeux, les aliments qu'ils préparent, qu'ils mangent, etc...
Par cela, nous ferons évoluer cet espace en laissant percevoir ce qui est caché, trouble derrière l'apparente netteté du lieu.


Nous travaillons avec Line Marquis, à l'élaboration d'une fresque dessinée à même le mur, filmée et qui sera révélée par flashs d'image et entièrement en fin de spectacle. L'idée est d'emmener l'intime, le circonscrit vers une dimension universelle et infinie. Ce sera donc une fresque abstraite qui donnera un sentiment d'ouverture, du caché vers le révélé, de la fiction vers la réalité.

Les modifications de l'espace seront effectuées par les acteurs, ainsi que la vidéo qui sera utilisée en direct sur le plateau. Nous travaillons donc avec Sylvie Kleiber (scénographe) et Laurent Valdès (vidéaste) dans l'idée d'avoir un décor simple à manier et qui propose aux acteurs de véritablement pouvoir jouer avec. Pour pouvoir élaborer un langage, tant visuel que corporel, en commun.